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tour de Babel signification symbolique

La tour de Babel : signification symbolique

La tour de Babel : quelle interprétation ? Quelle est la signification de la tour de Babel dans la Bible ? Quelle dimension symbolique ?

Après la colère du Déluge et l’épisode de l’arche de Noé, Dieu conclut une alliance avec les hommes ; il les invite à se répandre et à se multiplier sur la Terre. Le peuplement se fait, différentes nations sont fondées et divers langages apparaissent. C’est alors qu’intervient l’édification de la tour de Babel :

1) Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. 2) Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent. 3) Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. 4) Ils dirent encore : Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel , et faisons-nous un nom , afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. 5) L’Eternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. 6) Et l’Eternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. 7) Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. 8) Et l’Eternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville. 9) C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Eternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Eternel les dispersa sur la face de toute la terre. Livre de la Genèse, chapitre 9

Les hommes décident donc d’édifier une ville et une tour pour éviter leur dispersion sur le globe, et pour « se faire un nom ». La tour est donc sensée être le nouveau centre de l’humanité, permettant aux humains de former un seul peuple, parlant une seule langue, portant un seul nom, ce nom pouvant concurrencer le nom ineffable de Dieu.

Cette initiative ne plaît pas à Dieu, qui décide de confondre les langages et de disperser les hommes loin de la Tour. A noter que le mot Babel dérive de la racine hébraïque blbl , qui signifie « confondre » ou « bredouiller ».

Pourquoi Dieu rejette-t-il cette construction humaine ? Comment interpréter la tour de Babel dans la Bible ? Quel parallèle peut-on établir avec notre civilisation actuelle ?

Entrons dans la signification et le symbolisme de la tour de Babel.

Lire aussi notre article sur le symbolisme de la tour .

Soucieux d’éviter leur dispersion, les hommes décident de créer une ville-capitale autour d’une tour, laquelle apparaît comme le nouveau centre de l’humanité, voire le centre du monde et de l’univers. En effet, le sommet de cette tour est destiné à « toucher le ciel ».

C’est donc à une conquête du Ciel que se livrent les hommes : en s’appropriant le domaine du céleste, ils créent leur propre Loi, ils prennent la place de Dieu.

Ainsi, au lieu de s’unir autour de la loi divine, les hommes se rassemblent autour d’une construction matérielle, autour d’un axe du monde artificiel, conçu selon leurs propres règles.

Cette tentative montre l’incapacité de l’homme à reconnaître la prééminence de Dieu : la tour de Babel symbolise l’ ignorance autant que l’orgueil. Elle est l’expression même du péché :

  • les hommes renient l’alliance qu’ils avaient passée avec l’Eternel,
  • ils vénèrent un symbole artificiel,
  • ils se rendent coupables d’ hybris , mot qui traduit la démesure humaine, mais aussi la tentative de l’Homme d’usurper les qualités divines. Ce désir irrationnel de puissance, doublé d’arrogance, annonce une chute prochaine.

La tour de Babel a quelque chose de monstrueux : ses dimensions gigantesques écrasent l’humanité au lieu de la libérer. Incapable de comprendre que seul le respect de la loi divine peut mener à la liberté, au bonheur et à l’épanouissement, l’Homme crée une société de violence et de souffrance : il se soumet à lui-même.

Précisément, la construction de la tour est une souffrance, puisque fondée sur le travail comme décrit dans Genèse 9, 3. L’Homme s’enchaine à lui-même, à ses passions et à son ambition déréglée. Ceci sous-entend la présence de tyrans qui imposent leurs symboles et leur loi sur le peuple.

La nature du châtiment de Dieu

Dieu réagit en dispersant les hommes et en faisant en sorte qu’ils parlent des langues différentes, sans possibilité de se comprendre. Rappelons qu’avant la construction de la tour de Babel, les hommes parlaient différentes langues, mais étaient en mesure de se comprendre.

Dieu sème donc la confusion et la discorde . La confusion constitue la nature même du châtiment : elle renvoie à l’erreur des hommes, qui confondent les plans terrestre et céleste.

Par ailleurs, la confusion est la marque d’une société décentrée, où chacun pense avoir raison, ou chacun se prend pour un Absolu.

En dispersant les hommes, Dieu les empêche de s’allier pour le concurrencer. On peut aussi penser qu’il les protège contre eux-mêmes, contre l’avènement d’un totalitarisme et d’un despotisme mondial. Mais en ne leur donnant plus la capacité de communiquer, de se comprendre, il rend aussi possible la guerre.

Au final, les hommes obtiennent ce qu’ils voulaient éviter : leur séparation, leur fragmentation.

La localisation de la tour : de Babel à Babylone

Selon le Livre de la Genèse, la tour de Babel est édifiée dans une plaine au pays de Schinear (ou Shinar), ce qui correspond au sud de la Mésopotamie, autrement dit la Babylonie.

La tour a souvent été comparée aux ziggurat mésopotamiennes, ces édifices religieux à degrés dotés d’un temple à leur sommet, symbolisant le lien entre la Terre et le Ciel. La ziggurat de Babylone comportait 7 étages.

Dans la Bible, Babylone représente la perversion de l’Homme qui se crée un faux Dieu païen à son image. Babylone est une cité où règnent en maître les passions et les instincts de domination et de luxure.

Cité splendide, luxuriante, Babylone ne pouvait que s’effondrer et disparaître, car bâtie uniquement sur des valeurs matérialistes. Babylone est donc l’antithèse de la Jérusalem céleste et du Paradis.

Notons que les mots Babel et Babylone ont la même racine étymologique.

Parallèle avec la civilisation occidentale

La tour de Babel évoque un centre matériel autant qu’un modèle unique, standardisé, auquel les habitants du monde doivent se soumettre. Ceci n’est pas sans rappeler les caractéristiques de notre civilisation occidentale , fondée sur un système économique individualiste, le matérialisme, le travail et l’exploitation.

Marquée par la démesure, la civilisation occidentale connaît un développement hors-sol , axé sur les villes et leurs centres d’affaires triomphants. Jamais rassasié, l’Homme occidental déploie son ambition de conquête dans tous les domaines, y compris le ciel et l’espace. La spiritualité passe au second plan, Dieu est oublié : l’Homme se considère comme le seul maître de la Nature et des éléments.

L’unité du monde occidental, dont le modèle s’étend désormais sur toute la planète (en particulier à travers l’usage d’une langue unique : l’anglais), s’est faite par la conquête, la colonisation et la domination.

Les dérives de notre civilisation annoncent sa chute prochaine : le changement climatique en cours peut être vu comme un nouveau déluge.

La tour de Babel : fin de la spiritualité ?

Les systèmes sociaux hégémoniques ou impérialistes ont tendance à vouloir effacer les langues régionales et imposer une langue unique. Or la capacité à comprendre une langue à partir d’une autre, par le jeu des équivalences, renvoie à l’approche symbolique et analogique qui constituent le fondement même de la spiritualité. C’est ce que René Guénon appelle le « don des langues ».

On pourrait donc dire que la tour de Babel annonce la fin de toute spiritualité.

Les représentations de la tour de Babel

La tour de Babel a largement été représentée au fil des siècles jusqu’à nos jours.

Parmi les représentations les plus célèbres, citons :

  • les peintures de Pieter Brueghel ( La Grande tour de Babel, la Petite tour de Babel, XVIème siècle). L’artiste insiste sur le caractère instable et déséquilibré de la tour, qui a tendance à s’effondrer. La construction semble irrationnelle, absurde,
  • les peintures d’autres artistes flamands de la Renaissance : Lucas van Valckenborch (en tête de cet article), Hendrik III van Cleve, Hans Bol, Lodewijk Toeput, Jacob Grimmer, Tobias Verhaecht,
  • la représentation énigmatique de Monsù Desiderio (XVIIème siècle),
  • la gravure Turris Babel d’Athanase Kircher (XVIIème siècle),
  • la Confusion des langues de Gustave Doré (XIXème siècle),
  • les œuvres de Maurits Cornelis Escher (XXème siècle),
  • ou encore l’interprétation d’Endre Rozsda (XXème siècle).

La tour de Babel est souvent représentée sous la forme d’une spirale à étages, traduisant un désir d’élévation mais aussi une tendance au déséquilibre.

La tour de Babel et son symbolisme : conclusion

En construisant la tour de Babel, l’Homme pense pouvoir s’affranchir de Dieu. De même, il croit pouvoir échapper au châtiment divin en construisant une tour assez haute pour ne pas être menacée par les eaux d’un nouveau déluge.

Pourtant, du fait de ses dimensions monstrueuses, la tour de Babel contient en elle-même le déséquilibre , donc la chute et l’effondrement.

Symbole des pires illusions, la tour de Babel annonce une société de contrôle, sans âme, sans amour et sans avenir, où l’Homme se trouve écrasé par un monstre de technicité qu’il a lui-même créé. En tant que faux centre, la tour cache une confusion spirituelle qui se traduira bientôt par la violence, la souffrance et la discorde permanente.

L’union ne pourra être restaurée que par le Christ : c’est le miracle des langues à la Pentecôte ( Actes 2, 5-12 : le Saint-Esprit descend sur les apôtres, lesquels se mettent à parler toutes les langues) ou encore l’assemblée des nations au Ciel ( Apocalypse 7, 9-10 ).

Lire aussi notre article : La parole perdue : comment la retrouver ?

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Modif. le 5 mai 2024

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Publié dans Ancien Testament , Christianisme , Judaïsme , Lieux et édifices et Spiritualité

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La tour de Babel : ce que l’archéologie révèle du mythe

Notre imaginaire s’est nourri du récit de la genèse, qui popularisa cette construction aussi démesurée que l’orgueil des hommes qui l’édifièrent. et si cette tour ne relevait pas que du mythe .

Et si cette tour ne relevait pas que du mythe ? L’opiniâtreté des archéologues en quête ...

Au cœur de la ville de Babylone, entre le début du 6e et le début du 5e siècle av. J.-C., se dressa dans toute sa majesté l’un des monuments les plus célèbres de l’Antiquité : la tour à étages, ou ziggourat, dédiée au dieu principal de la ville, Bêl-Marduk, et acco­lée au temple où résidait sa statue de culte, l’Esagil.

La ziggourat elle-même portait un nom distinct en langue sumérienne : Etemenanki, c’est-à-dire le « temple fondement du ciel et de la terre ». Elle illustrait la force symbolique de sa situation, au milieu de la ville qui était elle-même centre de l’univers, comme un pivot reliant la terre et ses tréfonds au ciel, résidence des dieux du panthéon mésopotamien. La date de l’édification initiale de l’Etemenanki reste matière à conjectures. Il faut attendre en fait une date assez tardive, à la fin du 2e millénaire, pour en trouver une mention écrite.

On situe vers le 12e siècle av. J.-C. la mise en forme d’une liste lexicale en écriture cunéiforme, appelée Tintir (l’un des noms sumériens de Babylone), qui enregistre les éléments marquants de la topo­graphie de la ville et cite, dans sa quatrième tablette, la ziggourat en seconde position, juste après l’Esagil. Et ce n’est que dans une inscription du roi assy­rien Sennachérib (704-681) que l’on voit l’Etemenanki cité dans un contexte historique précis, celui de la destruction que le roi ordonne des monuments de Babylone en 689 av. J.-C., pour la punir de s’être rebellée contre lui.

UN MILLE-FEUILLE ARCHITECTURAL 

Selon les résultats des fouilles archéologiques alle­mandes menées au début du 20e siècle à Baby­lone, l’Etemenanki a compté trois strates successives de construction : une première structure, sur une base carrée de 65 mètres de côté, recouverte par une deuxième, établie sur un carré de 73 mètres de côté, qui fut porté à 91 mètres pour la troisième. Les spécialistes discutent encore sur l’attribution de ces différents niveaux de construction, un consensus se dégageant pour faire de la dernière structure l’œuvre des rois assyriens Assarhaddon (680-669) et Assurbanipal (668-630), achevée par les rois babyloniens Nabopolassar (626-605) et Nabuchodonosor II (604-562). C’est donc le deuxième état qui aurait été détruit en 689 av. J.-C. par Sennachérib, avant de faire l’objet d’une magnifique restauration.

La question de la hauteur et de l’organisation architecturale de la ziggourat fait encore débat, puisque rien n’a été retrouvé à Babylone de l’Etemenanki, si ce n’est sa plate-forme de fondation, établie effectivement sur une base d’à peu près 90 mètres de ­côté. Il existe deux thèses. La première s’appuie sur les données métrologiques fournies par une tablette cunéiforme, appelée « tablette de ­l’Esagil ». Rédi­gée en 229 av. J.-C., elle donne les dimensions de plusieurs bâtiments du sanctuaire de Marduk à Babylone, dont l’Etemenanki : la base de la ziggourat s’inscrit dans un carré de 90 mètres de côté et compte 6 étages, couronnés par un temple haut appelé ­šahuru.

Le premier étage est haut de 33 mètres, le ­deuxième, de 18 mètres, et chaque étage suivant s’élève à 6 mètres. Le šahuru mesure quant à lui 15 mètres de haut. La hauteur de l’ensemble s’établit donc à 90 mètres, et la tour à étages se présente comme une pyramide parfaite, s’inscrivant dans un cube aux arêtes de 90 mètres.

Au cœur de la ville de Babylone, entre le début du 6e et le début du ...

L’iconographie d’une stèle de pierre provenant vraisemblablement de Babylone conforte ces données : elle repré­sente une ziggourat de 6 étages avec un temple au sommet. La seconde thèse reprend certains éléments de la tablette de l’Esagil, mais elle prend en compte les contraintes matérielles ­qu’entraîne une construction faite, pour l’essentiel, de briques d’argile séchées au soleil, dont les différents lits sont renforcés par des nattes de roseaux et par du bitume. Seul le pare­ment extérieur de l’Etemenanki semble avoir été fait de briques cuites, certaines vernissées en bleu. Il existe, de ce fait, de réelles difficultés pour édifier, avec ce type de structure architecturale, un bâtiment aussi élevé par rapport à une base de 90 mètres de côté.

La tablette de ­l’Esagil mentionnerait donc des éléments réels et d’autres relevant d’une numération ésotérique ; la véri­table hauteur de la tour aurait été, pour des raisons de stabilité, dans une proportion de deux tiers par rapport au côté du carré de base, c’est-à-dire environ 60 mètres.

La fonction de l’Etemenanki, comme celle de toutes les ziggourats de Mésopotamie, était de fournir, par son sanctuaire sommital, un complément au temple du bas, l’Esagil, où résidait le dieu Marduk. Les indications de la tablette de l’Esagil sont, de ce point de vue, très précises : le temple du sommet comprenait une entrée et une cage d’escalier menant probablement à une terrasse, une cour centrale de 65 mètres carrés et 7 pièces qui servaient de chapelle aux divinités : celle du dieu Marduk, probablement partagée avec Zarpanitu (ou Beltiya), son épouse divine, était la plus grande, avec 48 mètres carrés.

Le dieu disposait aussi d’une chambre à coucher de 37,5 mètres carrés, pourvue d’un lit majestueux de 4,5 mètres de long sur 2 mètres de large. Son père, le dieu Ea, occupait une chapelle à laquelle était associée une autre pièce pour son vizir, le dieu Nusku. Les anciens chefs du panthéon suméro-akkadien, les dieux Anu et Enlil, auxquels Marduk avait succédé comme roi des dieux, avaient droit à une chapelle commune, tandis que le fils de Marduk, le dieu Nabu, et son épouse, la déesse Tašmetu, occupaient chacun une chapelle de 18 mètres carrés. C’est donc l’élite du panthéon mésopotamien, depuis le 3e millénaire sumérien jusqu’à l’état du 1er millénaire, qui était logée au sommet de la ziggourat et qui y recevait un culte lié aux aspects célestes de ces divinités.

Les rituels qui s’y déroulaient n’ont pas été conservés, mais devaient certainement inclure des invocations aux étoiles, dans lesquelles s’incarnaient ces dieux. Ainsi, la fonction de la ziggourat et de son temple était avant tout religieuse, et ces deux édifices constituaient un espace sacré accessible seulement aux erib biti, les prêtres consacrés du temple. Les activités astronomiques et astrologiques, auxquelles se livraient les lettrés et les savants de Babylone, ne se déroulaient donc pas au sommet de l’Etemenanki, même si le sanctuaire de Marduk patronnait leurs activités et en conservait les écrits dans sa bibliothèque.

VICTIME D'UNE LENTE DÉCHÉANCE 

Quelle que soit sa hauteur, la ziggourat de ­Babylone était sans doute le monument le plus spectaculaire de la ville, visible à des dizaines de kilomètres de distance dans la vaste plaine de Mésopotamie centrale. Elle témoignait de la présence de Marduk dans sa cité et de la protection qu’il étendait sur elle. Elle indiquait aussi l’endroit symbolique où se trouvait le centre de l’univers, selon la vision mésopotamienne du monde. Il n’est donc pas étonnant que les gens du pays de Juda, qui furent déportés en Babylonie à partir, surtout, de 587 av. J.-C., aient été impressionnés par cet édifice d’un style totalement inconnu à Jérusalem.

La Bible, qui connut à ce moment sa première véritable mise en forme, intégra donc la « tour de Babel » dans le récit de la Genèse, à la suite de l’épisode du Déluge. Elle en fit une marque de l’impossibilité pour l’humanité d’atteindre les cieux, malgré ses efforts pour bâtir un monument d’une élévation inédite. Et la situation contemporaine de Babylone, capitale cosmopolite d’un empire qui couvrait alors tout le Proche-Orient, illustrait bien la diversité des langues qui fut la conséquence de l’échec de l’entreprise.

Au-delà de ce mythe de la tour de Babel, la ziggourat de Babylone connut des vicissitudes que n’avait pas prévues Nabuchodonosor II lorsqu’il en paracheva le dernier état. La conquête de l’empire de Babylone par les Perses en 539 av. J.-C. entraîna l’abandon progressif des bâti­ments religieux. La fragilité des constructions en briques crues fit que la tour se dégrada très vite. Les révoltes de Babylone contre le roi perse Xerxès en 484 av. J.-C. accélérèrent le désintérêt pour les monuments de la métropole méso­potamienne.

Lorsqu’Alexandre le Grand pénétra dans Babylone en octobre 331, l’Esagil et l’Etemenanki étaient en triste état, et le Conquérant décida de les restaurer. Mais son absence puis sa mort en 323 av. J.-C firent que les travaux n’avancèrent que très lentement. En fait, après l’enlèvement des déblais qui s’accumulaient sur la ziggourat, la restauration prévue ne fut jamais achevée. Le monument fut peu à peu désacralisé pour deve­nir, au fil des siècles, une carrière de briques ; celles-ci servirent à bâtir les maisons des villages qui s’implantèrent à l’emplacement de Babylone, quand la ville disparut dans les premiers siècles de l’ère chrétienne ; d’autres furent utilisées pour enrichir la terre des champs avoisinants.

Au bout du processus, il ne demeura plus que l’empreinte de l’Etemenanki, un carré marécageux de 90 mètres de côté, pourtant encore bien visi­ble sur les photos satellite. 

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Cet article a initialement paru dans le magazine Histoire et Civilisations.  S'abonner au magazine

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Qu’est-il arrivé à la Tour de Babel ?

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La tour de babel, sa signification morale  .

            Le chapitre 11 de la Genèse présente un très grand enseignement spirituel. Il relate deux grands faits : la construction de Babel, et l'appel d'Abraham ; ou, en d'autres termes, l'effort de l'homme pour subvenir à ses propres besoins d'une part, et ce que Dieu prépare d'autre part, et que seule la foi connaît ; d'un côté la tentative de l'homme pour s'établir  sur la terre , et de l'autre l'appel de Dieu qui tire un homme  hors de la terre , pour qu'il découvre ce que Dieu a préparé pour lui dans une habitation  dans le ciel  (voir Héb. 11 : 10).             « Toute la terre avait une seule langue et les mêmes paroles. Et il arriva que lorsqu'ils partirent de l'orient, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinhar… Et ils se dirent l'un à l'autre : Allons, faisons des briques, et cuisons-les au feu… Et ils dirent : Allons, bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet atteigne jusqu'aux cieux ; et faisons-nous un nom » (Gen. 11 : 1-4). Le cœur humain cherche toujours un nom, une possession, et un centre d'intérêt sur la terre où il construit son monde. Il ne connaît rien des aspirations célestes, vers le Dieu du ciel, ou vers la gloire du ciel. Laissé à lui-même, c'est toujours sur la terre que l'homme fixera ses objectifs ; il construira toujours sous les cieux. Il faut l'appel de Dieu, sa révélation et sa puissance pour attirer le cœur au-dessus de ce monde actuel, car l'homme est une créature qui reste attachée à la terre et étrangère au ciel.             Dans la scène qui est maintenant devant nous, il n'y a ni reconnaissance de Dieu, ni regard vers Dieu, ni la moindre attente en Lui ; il n'est pas non plus question dans la pensée du cœur humain de préparer un lieu où Dieu puisse habiter – de rassembler des matériaux dans le but de construire une habitation pour Dieu. Hélas, son nom n'est pas mentionné une seule fois. Se faire lui-même un nom, tel était l'objectif de l'homme dans la plaine de Shinhar, et tel a toujours été son but depuis lors. Que nous considérions l'homme dans la plaine de Shinhar ou sur les rives du Tibre, nous trouvons partout la même créature qui se recherche et s'élève elle-même, qui exclut Dieu. Il y a une cohérence désolante dans tous ses objectifs, ses principes et sa marche ; il cherche toujours à rejeter Dieu et à s'élever lui-même.

D'après C. H. Mackintosh - « LE SEIGNEUR EST PROCHE » (18-11-2017) –   www.labonnesemence.com

La tour de Babel

Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Après avoir quitté l'est, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinear et s'y installèrent. Ils se dirent l'un à l'autre: «Allons! Faisons des briques et cuisons-les au feu!» La brique leur servit de pierre, et le bitume de ciment. Ils dirent encore: «Allons! Construisons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel et faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre.»

L'Eternel descendit pour voir la ville et la tour que construisaient les hommes, et il dit: «Les voici qui forment un seul peuple et ont tous une même langue, et voilà ce qu'ils ont entrepris! Maintenant, rien ne les retiendra de faire tout ce qu'ils ont projeté. Allons! Descendons et là brouillons leur langage afin qu'ils ne se comprennent plus mutuellement.» L'Eternel les dispersa loin de là sur toute la surface de la terre. Alors ils arrêtèrent de construire la ville. C'est pourquoi on l'appela Babel: parce que c'est là que l'Eternel brouilla le langage de toute la terre et c'est de là qu'il les dispersa sur toute la surface de la terre.

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La tour de Babel

Après le déluge, les humains commencèrent à bâtir une tour. ils ne voulaient pas se disperser sur la terre, ce que dieu leur avait pourtant dit de faire. l’éternel savait que la situation n’allait pas tarder à empirer..

La tour de Babel

Après le déluge universel qui eut lieu du temps de Noé, beaucoup d’enfants naquirent. Tous étaient issus des huit passagers de l’arche, ayant survécu au déluge. Dieu dit à Noé et à ses fils : « Soyez féconds, multipliez, et remplissez la terre » (Genèse 9:1).

Une ville et une tour

Au fil du temps, la famille de Noé s’accrut considérablement. Tous parlaient la même langue. Un bon nombre d’entre eux décidèrent de bâtir une grande ville. Au cœur de cette ville, ils projetèrent de bâtir « une tour dont le sommet touche au ciel » (Genèse 11:4). Ils voulaient se faire un nom, demeurer tous ensemble dans une grande ville. Ils ne voulurent pas remplir la terre, comme Dieu leur avait ordonné de le faire. Peut-être pensaient-ils que s’ils bâtissaient une tour assez élevée, même un déluge ne pourrait plus les affecter. Les gens ne voulaient pas obéir à Dieu et ils s’opposaient à ce que Dieu les punisse. Ils croyaient, comme Adam et Ève, aux idées rebelles du diable.

De mauvaises pensées

Dieu vit que les gens devenaient comme ceux ayant vécu avant le déluge, projetant de faire le mal. Il les surveilla. Il comprit que s’ils persistaient dans leurs projets, la situation allait rapidement empirer.

Le plan échafaudé par Dieu

« l’Eternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté » (Genèse 11:6).

Ensemble, les gens allaient se comporter de plus en plus mal. Dieu ne voulait pas que la situation redevienne comme avant le déluge, et de sitôt. Il décida donc de passer à l’action pour ralentir leurs projets. « Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres » (verset 7).

Quand Dieu accomplit ce prodige, divers groupes d’individus furent incapables de se comprendre ; ils s’étaient mis à parler des langues différentes. Quand un ouvrier demandait à un autre de lui passer une brique, l’autre ne pouvait le comprendre. La confusion régnait. Ceux qui parlaient la même langue se regroupèrent donc, et ils se dispersèrent, faisant ce que Dieu avait voulu qu’ils fassent au départ. Ils cessèrent de bâtir la ville et sa tour. Le lieu fut connu sous le nom de Babel (mot qui, en hébreu, signifie confusion ).

L’élimination de la barrière des langues

Les diverses langues continuent de séparer les gens. A l’avenir, Dieu prévoie d’éliminer cette malédiction. Il a accompli un miracle, lors de la Pentecôte, indiquant qu’il a le pouvoir d’éliminer la barrière des langues. Il se servit d’un bruit ressemblant à un vent impétueux pour attirer l’attention des gens. Quand la foule s’assembla, elle entendit les disciples de Jésus parler en diverses langues.

« Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient tous dans l’étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres : Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle ? » (Actes 2:6-8).

Dieu se servit de ce miracle particulier pour annoncer l’effusion de son Saint-Esprit et la fondation de son Église. L’Esprit Saint et l’Église réunissent des gens parlant des langues différentes. Au lieu d’être confus, les appelés peuvent se comprendre et vivre en paix. Quand Christ reviendra sur terre, les gens apprendront une langue pure. Ils n’écouteront plus les idées du diable. Ils ne chercheront plus à agir de plus en plus mal. Avec l’aide divine, ils travailleront ensemble pour améliorer continuellement les choses. Au lieu de bâtir une tour – symbole d’égoïsme – ils auront l’occasion de bâtir un monde nouveau, d’amour et de paix. La confusion et la rébellion de la tour de Babel cédera à la paix et à l’obéissance dans le Royaume de Dieu.

Voici quelques questions sur lesquelles réfléchir en famille :

  • Pourquoi les gens cherchèrent-ils à bâtir une tour ?
  • Comment le diable pousse-t-il les gens à faire le mal ?
  • Quelle serait votre réaction si, soudain, les gens ne pouvaient plus vous comprendre ? Et que feriez-vous si vous ne pouviez plus les comprendre ?
  • Comment la barrière des langues va-t-elle- être éliminée ?

Nous vous conseillons la lecture de nos articles Que représente Babylone ? et  Que représente l’Église ?

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Bible : que nous dit le récit de la tour de Babel ?

Louis Fraysse

  • (Modifié le : 05/08/2021)
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Bible tour de Babel

C’est l’un des récits les plus célèbres de l’Ancien Testament, et pourtant il ne tient qu’en quelques versets. « La terre entière se servait de la même langue et des mêmes mots » , relate le premier verset du livre 11 de la Genèse . Les hommes, poursuit le texte, décident de s’établir dans une plaine du pays de Shinéar, dans le sud de la Mésopotamie. C’est là qu’ils décident de bâtir « une ville et une tour dont le sommet touche le ciel » , de se faire un nom « afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre. » (v. 4).

Découvrant la tour que bâtissent les hommes, Dieu s’emporte : « ils ne sont tous qu’un peuple et qu’une langue et c’est là leur première œuvre ! Maintenant, rien de ce qu’ils projetteront de faire ne leur sera inaccessible ! » (v. 6) Dieu décide alors de brouiller la langue des fils d’Adam ; ces derniers, ne se comprenant plus, cessent de bâtir la ville et se dispersent « sur toute la surface de la terre » (v. 7 et 8).

Quand les hommes cherchent à devenir des dieux

Sur un plan théologique, l’histoire de la tour de Babel renvoie de nouveau le lecteur du texte biblique à l’expulsion du jardin d’Eden , au chapitre 3 de la Genèse. « Dans les deux récits s’exprime la crainte de Yhwh que les hommes puissent devenir comme des dieux , indique le théologien Thomas Römer, administrateur et titulaire de la chaire «  Milieux bibliques  » du Collège de France, dans Les 100 mots de la Bible (PUF, 2020). En Genèse 3, ce danger était contourné par l’assignation d’un autre espace de vie aux hommes ; en Genèse 11, Yhwh et les hommes ne cohabitent plus ; ce qui est en jeu, c’est que les hommes, par le progrès technique, puissent devenir les égaux de Dieu. » Devant ce péché d’orgueil, poursuit l’exégète, la diversité des langues résulte d’une action divine dont le but est de ramener les humains « à leur place » .

Ce n’est pas la seule lecture que l’on peut faire de cette histoire biblique. Le texte donne bien sûr une explication à la multitude des langues et des civilisations humaines. Mais le récit peut également être lu comme une critique des ziggourats mésopotamiennes, ces tours à plusieurs étages à finalité religieuse de la civilisation babylonienne, où vivent en exil des scribes judéens depuis leur déportation. Un tel édifice, le temple Ésagil, est ainsi mentionné dans les annales de Sennachérib. Ce roi assyrien l’avait fait détruire en 689 avant notre ère, lors de sa prise de Babylone. Le roi babylonien Nabuchodonosor l’avait ensuite fait reconstruire. « L’auteur du texte biblique semble connaître le fait que cette tour avait déjà été détruite une fois, note Thomas Römer . Ce récit, avance l’exégète, a donc « une visée antibabylonienne, comme le montre notamment l’explication du nom de Babel à la fin de l’histoire, à l’aide d’un verbe signifiant “brouiller” » .

À lire également :

La Bible hébraïque en 100 mots, par le théologien Thomas Römer
Thomas Römer : « La Bible sait que la violence fait partie de l’histoire humaine »
Bible : le roi David a-t-il réellement existé ?
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Pourquoi les Romains ont-ils détruit le Second Temple de Jérusalem ?
  • Ancien Testament , Genèse , tour de babel

Louis Fraysse

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Nous vous proposons cette année, à la place des habituelles méditations bibliques sur le site (quand la version papier n’est pas imprimée, en août), une « estive biblique ». Il s’agit de prendre le temps de se décaler et, pour cette année, de réfléchir précisément sur ce décalage que nous cherchons à vivre : le repos. Pour cette première étape de l’estive, nous remontons aux sources même du repos, celui de Dieu dans le premier récit de Création dans le livre de la Genèse.

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Orient cunéiforme

Les objets épigraphiques découverts sur les sites du Proche-Orient témoignent de la vie quotidienne, de l'univers symbolique et des modes de pensées des différentes cultures qui s'y sont succédé.

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Diffuser la connaissance sur les sites menacés et attaqués du Proche-Orient pour permettre la poursuite des recherches et donner à voir ce que furent ces civilisations et ces sites universels.

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Le mythe de la tour de Babel

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La tour de Babel est l’un des monuments mythiques les plus connus. D’où provient ce mythe ?

Dans la Bible

« Tout le monde se servait d’une même langue et des mêmes mots. Comme les hommes se déplaçaient à l’Orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Shinéar (Babylonie) et ils s’y établirent. Ils se dirent l’un à l’autre : ‘Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu !’ La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent : ‘Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre ! » Genèse 11, 1-5.

Plusieurs éléments du récit biblique sont tirés de l’histoire de la Mésopotamie. La tour de Babel, par exemple, a probablement été inspirée par grande ziggurat de Babylone. Nabuchodonosor II l’avait fait construire en l’honneur du dieu Marduk :

« Je m’appliquai à élever l’Etemenanki, la ziggurat de Babylone, pour faire rivaliser son sommet avec le ciel. Les peuples nombreux, que Marduk m’a confiés, (...) j’offris comme hommes de corvée à Marduk, pour construire l’Etemenanki et je leur fis porter des briques (…) J’érigeai sa base sur une hauteur de 30 coudées. Un temple haut, une chapelle sainte, j’érigeai pour Marduk, mon seigneur, au dernier étage, avec art ».

La tour était perçue comme le moyen de relier le ciel, le monde divin, symbolisé par le temple sommital, avec la terre et le monde souterrain dans lequel est ancrée la base de la ziggurat. La ville de Babylone était plurilingue au moment de la construction de la tour, on y parlait l’ akkadien , écrit en cunéiforme , mais aussi l’ araméen écrit en alphabet sur parchemin. La ville elle-même abritait des populations très diverses, avec notamment des groupes de déportés provenant des villes conquises par les rois.

La légende noire de Babylone

La légende noire de Babylone, ville orgueilleuse et viciée, provient de différentes sources.

Le récit biblique est marqué par l’expérience de l’exil forcé, à Babylone, de la population de Juda par Nabuchodonosor II , après les sièges de Jérusalem de 597 et 587 av . J.-C. Les auteurs grecs et romains véhiculent aussi une image déformée de l’Orient qui était leur ennemi au temps des guerres médiques (guerres d’Athènes contre la Perse).

Au Moyen Âge, cette image noire s’est transmise et il faut attendre les premières fouilles archéologiques et le déchiffrement du cunéiforme pour que la Mésopotamie soit perçue non plus comme l’antithèse de la civilisation mais comme l’un de ses berceaux.

Dans la peinture

Avant la découverte de la tablette de l’Esagil, de très nombreuses peintures, enluminures et gravures représentent la tour de Babel en se fondant sur le récit Biblique. Rare sont les artistes qui imaginent alors une tour à base carrée.

En savoir sur Babylone

Consultez le titre consacré à  Babylone  dans la série  Patrimoine du Proche-Orient  :  archeologie.culture.gouv.fr/babylone

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 La tour de Babel, Pieter Brueghel l'Ancien

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Chapitre 11

Le contenu de ce chapitre est du plus haut intérêt pour l’homme spirituel; il raconte deux grands faits, savoir: la construction de Babel, et l’appel d’Abraham; ou, en d’autres termes, l’effort de l’homme pour se suffire à lui-même, et la révélation faite à la foi de ce que Dieu a en réserve pour elle la tentative de l’homme pour s’établir sur la terre ; et l’appel que Dieu adresse à l’homme pour l’en faire sortir, et lui faire trouver sa part et sa demeure dans le ciel . «Et toute la terre avait une seule langue et les mêmes paroles. Et il arriva que lorsqu’ils partirent de l’Orient, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinhar; et ils y habitèrent… Et ils dirent: Allons, bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet atteigne jusqu’aux cieux; et faisons-nous un nom, de peur que nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre» (v. 1-4). Le cœur humain cherche toujours à se faire un nom, un centre; — il veut posséder quelque chose sur la terre. Ses aspirations ne sont pas tournées vers le ciel, vers le Dieu du ciel, vers la gloire du ciel; mais toujours vers un objet d’ici-bas. Lorsqu’il est abandonné à lui-même, l’homme «bâtit toujours plus bas que le ciel»; il faut l’appel de Dieu, la révélation de Dieu et la puissance de Dieu, pour l’élever au-dessus du monde présent.

Dans la scène que nous avons sous les yeux, Dieu n’est ni reconnu, ni recherché; le cœur de l’homme ne se préoccupe pas de préparer un lieu où Dieu puisse faire sa demeure, ni d’assembler des matériaux pour lui bâtir un temple: hélas! non; le nom de Dieu n’est pas même mentionné. L’homme dans la plaine de Shinhar, avait en vue de s’acquérir une réputation, et dès lors il a toujours fait de même; soit dans la plaine de Shinhar, soit sur les bords du Tigre, nous le voyons toujours se recherchant lui-même, s’exaltant lui-même, excluant Dieu partout et en toutes choses; et entre ses desseins, ses principes et ses voies, il y a un accord affligeant. — Or, quel que soit le point de vue auquel nous regardions cette association babylonienne, il est très instructif d’y voir le déploiement précoce du génie et des facultés de l’homme. En suivant le cours de l’histoire du monde, nous retrouvons partout, chez les hommes, une forte tendance à former des associations et des confédérations: c’est en grande partie par cette voie qu’ils cherchent à arriver à l’accomplissement de leurs desseins: qu’il s’agisse de philanthropie, de religion ou de politique, rien ne se fait sans une association d’hommes régulièrement organisée. Il est bon de porter son attention sur ce principe, et d’en voir les premiers mouvements, la première application dans la plaine de Shinhar: l’Écriture nous montre à la fois le plan, le but, la tentative elle-même et la ruine de cette association. Si, dans le moment actuel, nous regardons autour de nous, ne rencontrons-nous pas partout aussi des associations? En vain, nous entreprendrions de les énumérer: elles sont aussi nombreuses que les projets du cœur humain. Mais il est important de noter que la première de toutes fut celle de Shinhar, formée dans le but, que notre siècle éclairé et civilisé ne renierait pas, d’assurer les intérêts de l’humanité et d’exalter le nom de l’homme. Mais la foi discerne un grand défaut dans toutes les associations: Dieu en est exclu. Or, entreprendre d’élever l’homme sans Dieu, c’est l’élever à une hauteur étourdissante où son pied manquera et le fera tomber dans une confusion désespérée et une irrémédiable ruine. Le chrétien ne devrait connaître d’autre association que celle de l’Église du Dieu vivant, formée en un corps par le Saint Esprit, qui est descendu du ciel comme témoin de la glorification de Christ, pour baptiser en un seul corps tous les croyants et en faire l’habitation de Dieu. Babylone est, à tous égards, le contraire de ce qu’est l’Église; et, à la fin, elle devient «la demeure de démons», comme nous l’apprend le chapitre 18 de l’Apocalypse.

«Et l’Éternel dit: Voici, c’est un seul peuple, et ils n’ont, eux tous, qu’un seul langage, et ils ont commencé à faire ceci; et maintenant ils ne seront empêchés en rien de ce qu’ils pensent faire. Allons, descendons, et confondons là leur langage, afin qu’ils n’entendent pas le langage l’un de l’autre. Et l’Éternel les dispersa de là sur la face de toute la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville» (v. 6-8). Tel fut le sort de la première association d’hommes, et il en sera ainsi jusqu’à la fin. «Associez-vous, peuples, et vous serez brisés… ceignez-vous et vous serez brisés; ceignez-vous et vous serez brisés» (És. 8:9).

Mais combien tout est différent quand c’est Dieu qui associe les hommes entre eux! Nous voyons, au chapitre 2 du livre des Actes, le Dieu saint descendre dans sa grâce infinie jusqu’à l’homme, au milieu même des circonstances dans lesquelles le péché a placé celui-ci. Les messagers de la grâce sont doués par le Saint Esprit de la puissance d’annoncer la bonne nouvelle dans la langue de tous ceux auxquels ils s’adressent, car Dieu désirait atteindre le cœur de l’homme par le doux récit de la grâce. Ce n’est pas ainsi que la loi fut promulguée sur le Sinaï en feu: quand Dieu déclarait ce que l’homme devait être, il s’exprimait en une seule langue; mais quand il révèle ce qu’il est lui-même, il s’exprime en plusieurs langues. La grâce renverse les barrières élevées à cause de l’orgueil et de la folie de l’homme, afin que tout homme puisse entendre et comprendre la bonne nouvelle du salut, «les choses magnifiques de Dieu» (Actes 2:11). Pourquoi cela? — Dans le but d’associer les hommes selon les principes de Dieu, autour de Dieu comme centre; dans le but de leur donner en réalité un même langage, un même centre, un même objet, une même espérance, une même vie; dans le but de les rassembler de telle sorte qu’ils ne fussent plus jamais dispersés et confondus; dans le but de leur donner un nom et une demeure qui durent à toujours; de leur bâtir une ville et une tour dont non seulement le sommet atteigne jusqu’au ciel, mais dont le fondement impérissable soit posé dans les cieux par la toute-puissante main de Dieu lui-même; dans le but de les réunir autour de la glorieuse personne de Christ ressuscité et glorifié, afin que tous ensemble ils le magnifient et l’adorent.

Si mon lecteur veut bien relire le verset 9 du chapitre 7 de l’Apocalypse ap 7.9-12 , il y trouvera une grande foule «de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue», se tenant debout devant l’Agneau, et tous, d’une voix, lui donnant gloire.

Il y a, entre les trois portions de l’Écriture qui viennent de nous occuper, un rapport instructif et intéressant. Au chapitre 11 de la Genèse, les diverses langues sont l’expression du jugement de Dieu; au chapitre 2 des Actes, elles sont le don de sa grâce, et au chapitre 7 de l’Apocalypse, toutes ces langues sont réunies autour de l’Agneau pour lui donner gloire. L’association de Dieu finit par la gloire; celle de l’homme par la confusion. La première est introduite par le Saint Esprit, et a pour objet l’exaltation de Christ; la dernière, par l’énergie profane de l’homme déchu, et a pour objet l’exaltation de l’homme.

Que Dieu nous fasse considérer et comprendre toutes ces choses dans la puissance de la foi, car ce n’est qu’ainsi que nos âmes peuvent en retirer du profit. Les doctrines les plus intéressantes, aussi bien que la connaissance la plus approfondie des Écritures, peuvent laisser le cœur stérile et froid: c’est Christ qu’il faut chercher et trouver dans l’Écriture; et quand nous l’avons trouvé, il faut nous nourrir de lui par la foi, afin que nous recevions la fraîcheur, l’onction, la puissance de vie, dont nous avons un si grand besoin dans ces jours de froid formalisme.

De quel profit peut être une sèche orthodoxie privée d’un Christ vivant, connu dans toute sa puissance et toute l’excellence de sa personne? La saine doctrine est, sans contredit, d’une immense importance, et tout fidèle serviteur de Christ se sentira impérieusement appelé à conserver «le modèle des saines paroles» que Paul recommandait à Timothée de garder (2 Tim. 1:13 2tm 1.13-14 ). Mais, après tout, c’est un Christ vivant qui est l’âme et la vie, l’essence et la substance de la sainte doctrine. Puissions-nous, par la puissance du Saint Esprit, voir plus de beauté et d’excellence en Christ, afin d’être délivrés de l’esprit et des principes de Babylone!

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La tour de Babel

Introduction du plan, jour 1 - la création et la chute, jour 2 - le premier meurtre, jour 3 - noé et le déluge, jour 4 - la tour de babel, jour 5 - la destruction de sodome et gomorrhe et la femme de lot, jour 6 - abraham est prêt à sacrifier isaac, jour 7 - l'histoire de jacob, jour 8 - l'histoire de joseph, jour 9 - moïse en égypte, jour 10 - moïse : l'exode, jour 11 - le passage à travers la mer, jour 12 - au mont sinaï, jour 13 - les 10 commandements, jour 14 - errant dans le désert, jour 15 - adieu et mort de moïse, jour 16 - félicitations, s'abonner à l'auteur “ ”.

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Dans cet article

L’histoire de la Tour de Babel et la symbolique de Babylone dans la Bible

Quel est le lien entre Babel et Babylone dans la Bible ? Que raconte le texte de la Genèse sur l’histoire de la Tour de Babel ? De quoi la ville de Babylone est-elle le symbole ?

Le son pop-folk de Mumford & Sons pour évoquer la Tour de Babel

Mumford & Sons est un groupe de pop-folk londonien dont on est absolument fan. C’est donc un grand bonheur de parler ici de leur morceau Babel , issu de l’album du même nom. Pour l’anecdote, cet album a d’ailleurs été vainqueur, en 2013, du prestigieux Grammy Award du meilleur album de l’année s’il-vous-plaît !

Et, en l'occurrence, ils font référence à un épisode biblique bien connu , celui de la construction de la Tour de Babel :

Cause I know my weakness, know my voice [...] Like the city that nurtured my greed and my pride / I stretch my arms into the sky / I cry Babel! Babel! Look at me now / Then the walls of my town, they come crumbling down
Parce que je connais ma faiblesse, connais ma voix [...] Comme la ville qui a nourri mon avidité et ma fierté / Je tends mes bras vers le ciel / Je crie Babel ! Babel ! Regardez-moi maintenant / Les murs de ma ville s'écroulent…

Le texte biblique qui raconte la construction de la Tour de Babel

Suivant l'épisode du Déluge et de l'arche de Noé, ces quelques versets racontent ce qu'il advient de l'humanité, qui décide de construire Babel, une ville avec une immense tour.

Et toute la terre avait une seule langue et les mêmes paroles. Et il arriva que lorsqu'ils partirent de l’orient, ils trouvèrent une plaine en terre de Sennaar et ils s’y établirent. Et ils dirent — [chaque] homme à son prochain :

— Venez, faisons des briques, et cuisons-les au feu.

Et ils eurent des briques en guise de pierres et du bitume en guise de ciment. Et ils dirent :

— Allez, construisons-nous une ville et une tour dont le sommet soit dans les cieux et faisons-nous un nom afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.

Et YHWH descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils de l'homme. Et YHWH dit :

— Voici, [il y a] un seul peuple et une seule langue pour tous et ils ont commencé à faire ceci et maintenant rien ne les empêchera d’accomplir leurs projets. Venez, descendons, et confondons là leur langue de sorte que nul n'entende plus la parole de son prochain.

Et YHWH les dispersa de là sur la face de toute la terre et ils cessèrent de construire la ville. C’est pourquoi on l'appela du nom de « Babel » car c’est là que YHWH confondit le langage de toute la terre et c’est de là que YHWH les a dispersés sur la face de toute la terre.

La Tour de Babel et la ville de Babylone dans la Bible et la culture

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Quel est le lien entre Babel et Babylone ?

Le récit de la Tour de Babel est l’un des textes les plus connus de la Bible . Il y a deux ans, on avait réalisé un numéro spécial sur le célèbre tableau de Brueghel. Pour ceux qui veulent relire notre analyse sur ce chef-d'œuvre, c'est ici !

Mais aujourd'hui, on revient sur ce passage en se penchant sur une autre question : y a-t-il un lien entre Babel et Babylone ? ( spoiler : oui)

Pour répondre à cette question, penchons-nous sur les différentes versions et traductions du texte biblique :

  • De fait, en hébreu, la ville de Babylone et la fameuse tour de la Genèse portent le même nom : Babel. Plus qu'un lien entre Babel et Babylone, il s'agit donc de la même ville désignée du même nom dans le texte biblique en version hébraïque !
  • La Bible grecque , quant à elle, a exceptionnellement traduit le nom hébreu « Babel » par « Confusion » dans ce passage.
  • La Bible latine , enfin, a gardé la forme hébraïque « Babel » même si, dans les autres passages, elle traduit la ville de « Babel » par « Babylone ». Les traductions françaises qui distinguent Babel et Babylone suivent donc la tradition latine. 

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Babel et la confusion des langues

En babylonien, le nom de la ville veut dire « porte des dieux », mais ce passage de la Genèse propose une autre étymologie.

Par jeu de mot et assonance, le mot BaBeL ressemble au verbe hébreu BaLaL qui signifie « confondre », « mélanger » :

« C’est pourquoi on appela [cette ville] du nom de « Babel » car c’est là que YHWH confondit le langage de toute la terre et c’est de là que YHWH les a dispersés sur la face de toute la terre. » (Gn 11,9)

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Un peu d'histoire et de géographie à propos de Babel-Babylone

Petit rappel historique : Babel a été une puissante et ancienne cité mésopotamienne , capitale à deux reprises d’un vaste empire couvrant toute une partie du Moyen et du Proche-Orient. Le nom de cette ville est mentionné de nombreuses fois dans la Bible ( et notamment dans un psaume magnifique, mis en musique par Boney M dans les années 80 ! )

Le nom de Babel apparaît notamment dans la Bible hébraïque lorsque son roi Nabuchodonosor II et ses troupes menacent le petit royaume de Juda. Les Babyloniens s’emparent de Jérusalem par deux fois et déportent ses habitants . Les Judéens exilés à Babel y demeurent pendant plusieurs décennies.

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Le symbole de l'orgueil et de la démesure

La symbolique de l'orgueil humain et de la déchéance marque cette ville :

  • Dans la Genèse, Babel est le symbole de la démesure des hommes qui veulent établir un empire : un seul pays, un seul peuple et une seule langue.
  • Pendant la période de l'Exil, Babel est le siège des idoles, la ville par excellence où règne la corruption et la décadence de l'orgueil qui éloignent de Dieu.

Cette symbolique d'une ville où se réunissent et se démultiplient collectivement les maux humains a été abondamment reprise par la culture reggae et rasta pour désigner le pouvoir corrompu. Bob Marley a ainsi écrit un titre intitulé Babylon System en 1979 à ce sujet.

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La ville de Babylone dans l'Apocalypse

Enfin, cette symbolique se retrouve dans le dernier Livre de la Bible, l'Apocalypse , écrit en grec. Babel-Babylone y est ainsi expressément nommée pour désigner le mal et la corruption :

Et il me transporta dans un désert en esprit et je vis une femme siégeant sur une bête écarlate pleine de noms de blasphème [...]. Et la femme était vêtue de pourpre et d’écarlate dorée, [chargée] de pierres précieuses et de perles, tenant en main une coupe d’or remplie d’abominations et des souillures de sa prostitution, un nom mystérieux écrit au front : « Babylone la grande, la mère des prostitutions et des abominations de la terre . » (Ap 17, 3-5)

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Le mot de la fin

Grand philosophe et phénoménologue français du XXe siècle, Jean-Louis Chrétien voit dans le récit de la Tour de Babel une image de l'orgueil de la verticalité et de la hauteur :

« La verticalité ne joue pas un rôle majeur, à ma connaissance, dans les schèmes chrétiens de la maison, du fait que construire un édifice qui s'élèverait de plus en plus haut vers le ciel évoque assurément la tour de Babel, et l'orgueil humain châtié par la confusion des langues et la division de l'humanité d'avec elle-même. Le mouvement ascensionnel est certes décisif, mais son terme ne saurait être architecturalement figuré, encore moins comme l'étage supérieur d'une maison : le sommet ou la “fine pointe” de l'âme pour la tradition mystique est le lieu de l'union à Dieu, et lui-même d'une simplicité sans extension ; et il peut se dire bien souvent “fond”. » ‍

Jean-Louis Chrétien (1952-2019), L'Espace intérieur , Paris : Minuit, 2014, p. 176

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Susan mackrell, 5.00★ (7), petit grimoire les dames de brocéliande, sandrine gestin, 4.50★ (20), le cycle du graal, jean markale, 3.61★ (2036), contes d'il n'y a pas si longtemps..., véronique masuy, 3.00★ (2), contes coquins pour oreilles folichonnes, renée robitaille, 4.00★ (2).

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  1. L'incroyable explication de la tour de Babel 🙂 début 17m / chaîne en description

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  2. Tower of Babel Bible Story Summary and Study Guide

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  3. Marta: Información sobre La Torre de Babel

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  4. La tour de Babel (Genèse 11)

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  5. La Tour De Babel

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  6. mythe de la tour de babel résumé

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COMMENTS

  1. La tour de Babel : signification symbolique, interprétation

    La tour de Babel : signification symbolique. Soucieux d'éviter leur dispersion, les hommes décident de créer une ville-capitale autour d'une tour, laquelle apparaît comme le nouveau centre de l'humanité, voire le centre du monde et de l'univers. En effet, le sommet de cette tour est destiné à « toucher le ciel ».

  2. Tour de Babel

    L'histoire de la tour de Babel (hébreu : מגדל בבל ; Migdal Babel ; en arabe : برج بابل, Burj Babil) est un épisode biblique rapporté dans le Livre de la Genèse Gn 11,1-9, peu après l'épisode du Déluge.. La tour biblique pourrait avoir été inspirée par l'Etemenanki, une ziggurat de sept étages dédiée au dieu Mardouk à Babylone et désignée comme « le temple de la ...

  3. Genèse 11:1-9 BDS

    La tour de Babel. 11 A cette époque-là [], tous les hommes parlaient la même langue et tenaient le même langage. 2 Lors de leurs migrations depuis l'est, ils découvrirent une vaste plaine dans le pays de Shinéar et ils s'y établirent. 3 Ils se dirent les uns aux autres : Allons, moulons des briques et cuisons-les au four. Ainsi ils employèrent les briques comme pierres et le bitume ...

  4. La tour de Babel : ce que l'archéologie révèle du mythe

    Au-delà de ce mythe de la tour de Babel, la ziggourat de Babylone connut des vicissitudes que n'avait pas prévues Nabuchodonosor II lorsqu'il en paracheva le dernier état. La conquête de l'empire de Babylone par les Perses en 539 av. J.-C. entraîna l'abandon progressif des bâti­ments religieux.

  5. Qu'est-il arrivé à la Tour de Babel

    Cette tour s'appelle la Tour de Babel. Dieu a réagi en confondant les langues des hommes pour qu'ils ne puissent plus communiquer entre eux (Genèse 11.7). Par conséquent, ils se sont rassemblés par groupe de langue, puis installés ensemble dans d'autres parties du monde (Genèse 11.8-9). Dieu a confondu les langues à la Tour de ...

  6. Tour de Babel Bible

    L'histoire de la Tour de Babel est un des récits de l'Ancien Testament les plus connus. Il se trouve dans le livre de la Genèse et fait suite à l'épisode du déluge.. Sous la conduite de Nemrod (descendant de Noé), les hommes décident de construire une tour tellement haute qu'elle leur permettra d'atteindre le Ciel et d'échapper à un nouveau déluge.

  7. La tour de Babel, sa signification morale

    La tour de Babel, sa signification morale . Le chapitre 11 de la Genèse présente un très grand enseignement spirituel. Il relate deux grands faits : la construction de Babel, et l'appel d'Abraham ; ou, en d'autres termes, l'effort de l'homme pour subvenir à ses propres besoins d'une part, et ce que Dieu prépare d'autre part, et que seule la foi connaît ; d'un côté la tentative de l ...

  8. La tour de Babel

    La tour de Babel. Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Après avoir quitté l'est, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinear et s'y installèrent. Ils se dirent l'un à l'autre: «Allons! Faisons des briques et cuisons-les au feu!». La brique leur servit de pierre, et le bitume de ciment.

  9. La tour de Babel : l'histoire derrière le mythe

    Le mythe de la tour de Babel, réflexion biblique sur la vanité humaine, est basé sur des faits historiques. Cette histoire de la genèse de l'ancien testament témoigne de l'orgueil des ...

  10. La tour de Babel

    La tour de Babel. Après le déluge, les humains commencèrent à bâtir une tour. Ils ne voulaient pas se disperser sur la terre, ce que Dieu leur avait pourtant dit de faire. L'Éternel savait que la situation n'allait pas tarder à empirer. Après le déluge universel qui eut lieu du temps de Noé, beaucoup d'enfants naquirent.

  11. Bible : que nous dit le récit de la tour de Babel

    Représenté à maintes reprises dans l'art, notamment par les peintres de la Renaissance et de l'époque moderne, le mythe de la tour de Babel offre des réponses à l'une des grandes questions que l'humanité se pose. Via Wikimedia Commons. C'est l'un des récits les plus célèbres de l'Ancien Testament, et pourtant il ne tient ...

  12. Visite guidée de la Tour de Babel avec Brueghel

    Au milieu du XVIe siècle, Pieter Brueghel réalise plusieurs tableaux représentant la tour de Babel. Nous vous proposons d'entrer rapidement — mais de manière pertinente bien sûr ! — dans le mystère de cette toile célébrissime. Pieter Bruegel l'Ancien (1526/1530-1596), La Tour de Babel, (huile sur panneau de bois, 1563), Musée d ...

  13. Définition "BABEL (tour de)"

    TopChrétien. Entrée de dictionnaire. BABEL (tour de) Voir les versets relatifs. Venus « de l'Est », les hommes s'établissent dans la plaine de Sinéar (basse Babylonie), et décident d'y construire une ville et une tour pour se faire un nom et prévenir leur dispersion. La brique d'argile leur servira de pierre. Leur entreprise attire l ...

  14. Le mythe de la tour de Babel

    Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre ! » Genèse 11, 1-5. Plusieurs éléments du récit biblique sont tirés de l'histoire de la Mésopotamie. La tour de Babel, par exemple, a probablement été inspirée par grande ziggurat de Babylone.

  15. Genèse 11 SG21

    La tour de Babel - Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Après avoir quitté l'est, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinear et s'y installèrent. Ils se dirent l'un à l'autre: «Allons! Faisons des briques et cuisons-les au feu!» La brique leur servit de pierre, et le bitume de ciment. Ils dirent encore: «Allons! Construisons-nous une ville ...

  16. PDF La Géolinguistique et le récit de la Tour de Babel

    Nimrod. Le rebelle destructeur de la foi Fondateur et Roi de Babel. Recherche du vide Enflement d'orgueil lbb. Après le déluge. Plusieurs continents Un seul peuple. encore reliés entre eux. Une seule langue. Construction de la Tour de Babel. Fondateur du Reiki Premier dictateur.

  17. Commentaire intermédiaire : Genèse, Chapitre 11

    Chapitre 11. Le contenu de ce chapitre est du plus haut intérêt pour l'homme spirituel; il raconte deux grands faits, savoir: la construction de Babel, et l'appel d'Abraham; ou, en d'autres termes, l'effort de l'homme pour se suffire à lui-même, et la révélation faite à la foi de ce que Dieu a en réserve pour elle la tentative de l'homme pour s'établir sur la terre; et ...

  18. PDF LE MYTHE DE LA TOUR DE BABEL Échos contemporains du récit biblique

    Première partie La représentation traditionnelle du mythe. Nous venons de dire qu'un stéréotype, notamment pictural, s'était établi vers la fin du XVIIe siècle dans la représentation du mythe de la Tour de Babel. Or - nous allons le voir - ce stéréotype s'éloigne sensiblement de la réalité historique telle que nous pouvons la ...

  19. La tour de Babel de TopChrétien

    Je m'inscris ! Le TopChrétien a pour vocation de partager le message d'Amour et de Pardon de Dieu pour tous les Hommes et d'encourager les chrétiens à grandir dans leur foi, de devenir et de faire des disciples de Jésus-Christ. Suivez-nous sur les réseaux ! Incontournables. La Pensée du Jour. TopBible.

  20. 7126-3 : Un aspect du mythe de la Tour de Babel : Le langage

    Un aspect du mythe de la Tour de Babel : Le langage. Ce chapitre connu de l'ancien testament a intrigué nombre de lecteurs et provoqué l'édition de nombreux ouvrages. Diverses exégèses ont été avancées concernant le mythe de la Tour de Babel, principalement autour du thème de l'orgueil démesuré de l'homme.

  21. Genèse 11 SG21;LSG

    La tour de Babel. 11 Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. 2 Après avoir quitté l'est, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinear et s'y installèrent. 3 Ils se dirent l'un à l'autre: «Allons! Faisons des briques et cuisons-les au feu!». La brique leur servit de pierre, et le bitume de ciment. 4 Ils dirent ...

  22. L'histoire de la Tour de Babel et la symbolique de Babylone ...

    Le texte biblique qui raconte la construction de la Tour de Babel. Suivant l'épisode du Déluge et de l'arche de Noé, ces quelques versets racontent ce qu'il advient de l'humanité, qui décide de construire Babel, une ville avec une immense tour. Et toute la terre avait une seule langue et les mêmes paroles. Et il arriva que lorsqu'ils ...

  23. La "Tour de Babel" des définitions de la religion

    La "Tour de Babel" des définitions de la religion. Yves LAMBERT View all authors and ... communication à la XXème Conférence Internationale de Sociologie des Religions, Helsinki, 1989. ... "La religion: problèmes de définition et d'explication", dans Essais d'anthropologie religieuse, p. 121, Paris, Gallimard. Google Scholar ...

  24. Le secret de la Brèche: Tome 1

    Critiques (7), citations, extraits de Le secret de la Brèche: Tome 1 - La clé des sens de Philippe de Marcillac. ... c'est un tour de force de la part de l'auteur, et la misogynie latente qui se dégage des réflexions de TOUS les personnages prend alors tout son sens, étant donné que l'IA se base sur ce qu'elle a appris sur internet ...